Description
Alors qu’à Doshan, une petite ville du nord-est de l’Iran, les habitants se préparent à recevoir Aghâ, un haut dignitaire religieux qui doit venir de la capitale, trois enfants, Bâbak, Latif et Djâvid, qui travaillent dans une boulangerie, se confient leurs rêves de la nuit précédente. Ils découvrent que tous les trois ont été témoins du meurtre de la même personne, Abbâs - un artiste peintre marginal - par le pasdar, chef des gardiens de la révolution. Chacun de ces rêves, comme un puzzle, détient un fragment de l’événement et permet de reconstituer l’enchaînement des circonstances qui, dans leur imagination, ont conduit à la mort d’Abbâs. Ainsi, on voit, sous différents angles, un attroupement autour du corps d’Abbâs, devant une épicerie. On comprend que ce dernier a été tué à bout portant par le pasdar à la suite d’une violente altercation. En effet, Abbas avait pris parti pour l’épicier du quartier que le pasdar venait d’agresser brutalement. Un autre songe nous montre Aghâ qui, après l’assassinat d’Abbâs, organise une parodie de procès, où il tient le rôle de juge et d’avocat et déclare que la victime n’était qu’un artiste « perverti », coupable d’immoralité. Il conclut que sa mort n’était finalement que justice... Un des enfants rêve de Rassoul, un jeune homme de dix-neuf ans qui garde secrètement un flacon de poison et avoue son intention de s’en servir pour punir « les salauds de ce monde »... Tandis que les trois enfants se font leurs confidences et sont seuls dans la boulangerie, loin du tumulte extérieur, leur paix est interrompue par des cris et des lamentations. On annonce que Aghâ a été empoisonné... Ce récit est à mi-chemin entre le rêve et la réalité. A travers leur imagination et leur subconscient, les enfants révèlent les contraintes que la société leur impose, l’arbitraire de la justice, l’oppression religieuse et l’absence d’espoir dans la société iranienne.